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11 juin 2018

Les Amants de l'été 44 - Karine Lebert

Les amants de l'été 44

  • Titre : Les Amants de l'été 44
  • Auteur : Karine Lebert
  • Editions : Presses de la Cité, collection Terres de France
  • Date de parution : 15 mars 2018
  • Nombre de pages : 370
  • ISBN : 978-2-258-15081-2

L'auteur

Née le 17 janvier 1969 dans l'Orne, dont les paysages inspirent le décor de ses romans, Karine Lebert a été journaliste à Paris Normandie. Elle a publié Les Sortilèges du Tremblay (2012), préfacé par Yves Jacob, puis, aux Presses de la Cité, Ce que Fanny veut ... (2015), Les Saisons du mensonge (2016) et Les Demoiselles de Beaunes (2017).

 

Karine Lebert

(Clic sur la photo pour accéder au site de Karine Lebert)

Quatrième de couverture

Gemma est une jeune New-Yorkaise vive, séduisante, pragmatique, travaillant avec passion dans l'entreprise familiale de produits alimentaires. A la mort de sa mère, en 2000, elle découvre que sa "vraie" grand-mère était française ; elle décide alors de partir, seule, sur ses traces. Ce voyage à la recherche de ses origines la conduit en Normandie. En sillonnant la région, Pont-l'Evêque, Le Havre, Barfleur, Colleville, l'Américaine recueille les témoignages de ceux qui ont connu Philippine. Tout commence en 1944, quand, en faisant du marché noir à Deauville, la jeune Normande rencontre Ethan, un GI, cajun de Louisiane. Deux destins de femmes, deux continents, deux époques... L'une est en quête, la seconde se raconte. Gemma trouvera un nouveau sens à sa vie et comprendra comment Philippine a payé le prix de sa liberté. Avec en filigrane cette question douloureuse : pourquoi a-t-elle abandonné sa fille aux Etats-Unis ?

Mes impressions

J'ai déjà lu beaucoup de romans de Karine Lebert, c'est avec une grande impatience que je me suis plongée dans ce dernier, et encore une fois la magie a opéré ! 

Tout commence à New-York, avec Gemma qui mène une vie citadine et bien remplie, et travaille dans l'entreprise de son père. Suite au décès soudain de sa mère, elle découvre qu'on ne lui avait sans doute pas tout dit au sujet de ses grands-parents maternels. Elle décide de mener sa propre enquête et s'envole vers la France, plus précisément la Normandie, là où 56 ans plus tôt les GI ont débarqué. Parmi eux, Ethan, son grand-père. 

Commence alors une longue enquête semée d'écueils, de belles rencontres, de découvertes. Peu à peu, Gemma s'attache à cette région, celle de sa "vraie" grand-mère, Philippine. Ses recherches lui apprennent l'existence des war-brides, ces femmes françaises (mais aussi belges, luxembourgeoises, néerlandaises) qui, amoureuses de leurs GIs ont tout quitté pour les suivre en Amérique. 

Ce qui m'a touchée dans ce livre, c'est l'équilibre qui est très habilement trouvé entre l'arrivée et l'intégration de Gemma en Normandie et le départ de Philippine de cette même région un demi-siècle avant. Les chapitres concernant Gemma et le présent sont racontés au passé, alors que les chapitres concernant Philippine et le passé sont racontés au présent, par Philippine elle-même. Cet effet contribue à rapprocher ces deux protagonistes qui sans s'être connues sont si semblables et ont tant à partager. Le lecteur a parfois une petite longueur d'avance sur Gemma, ce qui ajoute un peu de piment à la lecture. 

J'ai aimé cette quête de la vérité et le besoin d'aller au plus près de ses racines chez Gemma, son sixième sens qui fait qu'elle creuse toujours plus, sentant que peut-être on ne lui dit pas tout. Etant déjà très sensible à ce sujet du débarquement en Normandie car mes grands-parents maternels, dont j'étais très proche, l'ont eux-mêmes vécu (ils vivaient alors au coeur des marais du Cotentin), je ne pouvais qu'être attirée par cette histoire. J'ai pourtant déjà lu beaucoup d'ouvrages sur le sujet, mais ce roman m'a encore appris des choses (comme l'existence des war-brides, la vie dans les camps américains...)

Pour résumer, une belle histoire au coeur de l'Histoire, deux continents, une intrigue, du suspense, tout cela dans un même livre, j'ai été comblée et je suis ravie que l'aventure ne soit pas terminée, car il y aura une suite ! Je suis déjà impatiente !

Un grand merci aux éditions Presses de la Cité et à Karine Lebert pour cette belle histoire.

*****

Gros coup de coeur

P. 74 (Philippine) "J'ai des regrets, bien que ma vie sur l'exploitation et les tâches qui m'incombent me plaisent. Lors de mes moments de liberté, je me plonge dans la lecture qui me passionne. C'est quelque chose que mes parents ne pourront jamais me prendre, une sorte de revanche vis-à-vis d'eux."

p. 182 (Gemma) " - La chapelle actuelle remplace celle d'origine, détruite lors d'un éboulement de la falaise. Elle a été érigée entre 1600 et 1615 par les bourgeois et les marins de Honfleur.

                               Gemma, Lucas et Gilles avaient pris place sur un banc, sous l'ombre bienfaisante des chênes et des hêtres. A quelques mètres de leur trio, se trouvait la chapelle, dont Gilles venait d'évoquer l'historique, et les cloches des pélerinages curieusement situées à l'extérieur du lieu saint. 

                              - Des personnages illustres se sont recueillis ici comme Louis XIII, Bonaparte, Thérèse de Lisieux...

                               Gilles Lemonnier ne semblait pas prêt à aborder d'emblée le sujet qui les intéressait et Gemma l'écoutait palabrer en réprimant son impatience. "

p. 222 (Philippine) " Je feins de partager sa confiance. Puis soudain, je me rends compte que je n'ai pas posé une seule question sur son séjour à Berlin. Le visage d'Ethan se crispe quand je demande ce qu'il a fait là-bas. Il a l'air si triste et embarrassé à la fois. 

                               - C'était affreux. Tout est en ruines, les gens meurent de faim... "

p. 264 (Philippine, camp Philip Morris, octobre 1945)  " Nous sommes blondes, brunes, rousses, nous avons les yeux marron, bleus, verts, les cheveux lises ou frisés, nous sommes maigres ou plantureuses, petites ou grandes, et toutes pleines d'espoirs. "

p. 282 (Gemma) " Ici, dans le Cotentin, nous bénéficions d'un microclimat, déclara Carine en apportant le cake au caramel beurre salé qu'elle venait de préparer. Cela fait rire les gens du sud. Dans la région, on trouve des eucalyptus, des palmiers comme celui-ci, des aloès. Des palmiers, il en existe aussi dans les rues de Cherbourg ! C'est lié au Gulf Stream, qui prend sa source chez vous, entre la Floride et les Bahamas."

p. 299 (Philippine, camp Philip Morris, octobre 1945) "Après le dîner, on nous mène dans une autre salle où l'on nous fait asseoir sur des chaises alignées devant un grand écran. Madeleine prend place près de moi, elle a l'air très excitée. C'est la première fois que j'assiste à une séance de cinéma. Le film s'intitule Rebecca . Il dure plus de deux heures mais je ne vois pas le temps passer."

p. 364 (Philippine, en mer, octobre 1945) " La statue de la Liberté déploie sa haute taille sur un ciel en clair-obscur. Les lumières des tours sont autant de repères sur la terre qui nous attend."

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Commentaires
L
Ne pas résister à la tentation ;-)) !
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A
Un billet bien tentant.
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N
Je suis comme vous, j'aime ces aller-retours entre passé et présent, ces quêtes d'identité et de vérité !<br /> <br /> Il a l'ai très intéressant, merci pour le partage, Cécile !<br /> <br /> Belle soirée et bon courage pour votre semaine.
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M
Une belle critique qui donne envie de redécouvrir cette époque à travers les yeux d’une femme partagée entre son amour et son pays.
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