Pour l'amour de Lauren - Karine Lebert
- Titre : Pour l'amour de Lauren
- Auteur : Karine Lebert
- Editions : Presses de la Cité
- Date de parution : 17 janvier 2019
- Nombre de pages : 416
- ISBN : 978-2-258-16195-5
Née en Normandie, dans l'Orne, Karine Lebert a été biographe pendant quinze ans, puis journaliste à Paris Normandie. Elle a publié aux Presses de la Cité Ce que Fanny veut ..., Les Saisons du mensonge, Les demoiselles de Beaune et Les Amants de l'été 44, dont Pour l'amour de Lauren est une suite indépendante.
( Clic sur la photo pour accéder au site de Karine Lebert )
Quatrième de couverture
Au nom de la vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant de femme d'affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur les traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui l'ont connue.
Par amour, celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI rencontré à l'été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane. Passé le choc de la découverte du Nouveau Monde, le bonheur s'offrira-t-il à la jeune exilée, mariée enceinte, loin des traditions de son pays natal ?
Gemma veut savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à la Nouvelle-Orléans ? Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?...
Entre deux continents, deux époques, portraits croisés de deux femmes entières qui vivent à l'unisson. Pour l'amour d'une petite fille, Lauren...
Mes impressions
Dans cette seconde partie, après Les Amants de l'été 44, Karine Lebert nous dévoile la suite des aventures de Gemma en France, son enquête aux Etats-Unis, mais aussi l'histoire de Philippine et Ethan. Nous suivons ces deux personnages phares que sont Gemma et Philippine, petite-fille et grand-mère qui ne se sont jamais connues mais qui sont ici réunies, entre deux époques, entre deux continents. La première partie, qui s'intitule Louisiane, raconte alternativement et en parallèle l'arrivée de Philippine aux Etats-Unis, son installation dans sa nouvelle famille en Louisiane, et l'enquête de sa petite-fille Gemma, sur ses traces, cinquante ans après. Dans la seconde partie, Normandie, c'est du périlleux retour de Philippine qu'il est question. Etait-elle avec sa fille Lauren sur le bateau qui l'a ramenée en France ? Que s'est-il passé après ? Gemma a encore des secrets à découvrir.
Encore une fois, comme à chaque lecture d'un roman de Karine Lebert, la magie a opéré. Cette auteure a un don pour amener de façon très habile la psychologie des personnages tout en accordant beaucoup d'importance à l'ambiance, à l'Histoire, le tout parsemé de jolies références culturelles. On y trouve aussi des allusions à la décoration, ce qui n'est pas pour me déplaire.
J'ai beaucoup appris en lisant cette aventure entre deux continents, entre deux cultures. J'ai adoré me retrouver dans différentes régions de l'Amérique d'après guerre, mais aussi dans la Normandie de mes grands-parents (qui ont vécu le débarquement aux premières loges, puisqu'ils habitaient les Marais du Cotentin, près de Sainte-Mère-Eglise).
Une très belle histoire, une petite-fille américaine, qui part à la rencontre de sa grand-mère française et découvre au fur et à mesure de son enquête les nombreux écueils auxquels elle a été confrontée, les drames qu'elle a dû affronter. Il est aussi question ici des secrets de famille et des conséquences qu'ils peuvent avoir des générations plus tard.
Je ne peux que vous conseiler de lire ces deux opus sur les war brides, pour prendre du plaisir tout en apprenant !
Je profite de ce message pour remercier Karine pour sa délicate dédicace, ainsi que les éditions Presse de la Cité pour m'avoir donné l'opportunité de cette merveilleuse lecture.
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Coup de coeur
p.46 " - Regarde, voici le complexe commercial Macy's. On y trouve de tout : les plus vastes librairie et pharmacie de la ville, des banques, des agences de voyages... Les rayons de Macy's sont les plus grands au monde."
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p.107 (Gemma, La Nouvelle-Orléans, septembre 2000)
"Ses propres références à l'histoire de la Louisiane se révélaient tout aussi éparpillées, surtout cinéphiles : d'Autant en emporte le vent à Forrest Gump, en passant par Un tramway nommé Désir. Elle apprit qu'un Normand en avait pris possession au nom de la France en 1682. Il s'agissait de l'explorateur Cavelier de La Salle, né à Rouen, qui avait fait fortune dans le commerce de fourrures au Canada. "
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p.170 (Philippine, La Nouvele-Orléans, décembre 1945 - octobre 1946)
"J'ai la chance de pouvoir parler français avec ma belle-famille. Ma belle-mère m'a offert un roman qui connaît ici un immense succès : Gone with the Wind. Je suis bien incapable de le lire même si j'ai fait des progrès en anglais."
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p.227 "- Veules-les-Roses est un charmant village.
- Très. Savez-vous que coule ici le plus petit fleuve de France? Il ressemble plus à une rivière, parfois même à un ruisseau, mais il se jette bien dans la Manche. Veules est aussi un lieu où l'on cultive le cresson depuis le quatorzième siècle."
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p.311 (Philippine, en mer, novembre 1949)
"Je parle et comprends à présent assez bien l'anglais pour pouvoir lire Gone with the Wind. Ce roman est une révélation. Je saisis mieux quelles ont été la vie et la terrible désillusion des gens de cet Etat, les épreuves qu'ils ont traversées durant la guerre et après la défaite. Je m'attache au personnage de Scarlett O'Hara et me juge bien fade en comparaison."
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p.401 "Elle avait bien sûr conservé le parquet ancien à fines lames, cachant sous des tapis berbères les endroits par trop abîmés. En revanche, elle avait hésité face au papier peint fané à motifs de roses grimpantes. En dépit des commentaires acerbes des artisans qui préconisaient de l'arracher sans pitié pour le remplacer par une peinture blanche "qui allait avec tout", elle avait finalement choisi de le garder. Il racontait une histoire, certes un peu surannée, mais c'était celle de ces lieux. Le blanc serait réservé aux poutres."