Mémoire à vif d'un poilu de quinze ans - Arthur Ténor
- Titre : Mémoire à vif d'un poilu de quinze ans
- Auteur : Arthur Ténor
- Tranche d'âge : dès 13 ans
- Editions : Gulf Stream Editeur
- Collection : L'histoire comme un roman
- Date de parution : 31 octobre 2007 (réédité avec une nouvelle couverture, toujours chez Gulf Stream (GSE poche), le 22 mars 2018)
- Nombre de pages : 126
- ISBN : 978-2-909421-96-4
Arthur Ténor, de son vrai nom Christian Escaffre, né en 1959 à Moulins, dans l'Allier, est un écrivain français spécialisé dans la littérature pour la jeunesse. Il vit toujours en Bourbonnais.
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Quatrième de couverture
Maximilien, dit Max, a quinze ans quand la première guerre mondiale éclate. Après s'être juré de devenir un grand journaliste, le voilà parti de Paris, à bicyclette, en direction du front. Grâce à la protection de Gaston, un soldat fançais à qui il a sauvé la vie, Max parvient jusqu'aux tranchées. Il découvre alors le terrible quotidien des poilus, les privations, la saleté, et surtout la mort en direct. Comme tous ses frères d'armes, il subira cette guerre et se rebellera contre l'inacceptable.
Mes impressions
Dans ce roman, Arthur Ténor emporte ses jeunes lecteurs au coeur des combats du début de la grande guerre avec Maximilien, dit Max, un gamin de quinze ans. Ce dernier décide de se rendre au plus près du feu, afin d'écrire des articles pour le journal pour lequel il n'a eu jusqu'à présent que le rôle de vendeur à la criée. Il y voit là une belle opportunité de carrière.
L'auteur a habilement choisi cette situation, qui permet d'aller au plus près, au plus "vrai", en évitant l'écueil de la censure qui ne permettait pas alors de lire dans les articles de journaux la vérité sur ce qui avait réellement lieu sur le front. Ici, le jeune Max, à défaut d'écrire des articles, tient un journal, dans lequel il consigne ce qu'il voit. Il est dès le départ lié à Gaston, un soldat qu'il ne quittera pas. Le récit est poignant, on y voit le bel entrain du début, la peur, l'épuisement, mais aussi les liens très forts qui pouvaient unir les combattants qui, dans l'adversité devenaient de véritables frères, des "frères d'armes". Y est évoquée aussi la notion de désertion et le sort réservé à ces hommes qui, ne trouvant plus la force d'aller affronter l'ennemi, étant conscients de l'absurdité de certains ordres qui leur étaient donnés, se mettaient à reculer. Le vocabulaire emprunté donne un bel aperçu de celui des soldats de l'époque.
Une belle histoire, émouvante, dans laquelle il est intéressant aussi de remarquer, à la fin, le petit rappel montrant que la première guerre mondiale a fait le nid de la seconde. Ce roman constitue une très bonne base de discussion avec de jeunes élèves, il figure d'ailleurs dans la liste des recommandations du ministère de l'Education Nationale.
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p. 87 "Au sein de l'escouade régnait une solidarité chaleureuse, réconfortante, touchante, presque familiale. C'était une sorte de fratrie de la peine, où la souffrance quotidienne était si bien partagée qu'elle gommait des différences qui, dans le civil, eurent rendu impossible la cohabitation. Réfléchissant entre deux phrases, Maximilien éprouva une étrange impression à l'idée que certains de ses "copains", auxquels il était totalement étranger voici quelques jours à peine, pouvaient à tout instant et sans hésiter risquer leur vie pour sauver la sienne. La réciproque aurait été vraie."
p. 94 "L'annonce lui fit l'effet d'une douche froide. Comme ses camarades, il était persuadé que le village était toujours français... Ainsi allait-il vivre sa première attaque, baïonnette au canon. D'ailleurs, il fallait qu'il la mette, mais comment ? Sa main tremblait tellement, qu'il ne parvenait pas à fixer, au bout de son Lebel, cette lame cruciforme qu'on surnommait Rosalie. Gaston dut l'aider. Ensuite, l'adolescent se mit debout et fit semblant de vérifier son armement en attendant le coup de sifflet ordonnant l'assaut."