Francoeur, à nous la vie d'artiste ! - Marie-Aude Murail et Constance Robert-Murail
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Titre : Francoeur, à nous la vie d'artiste !
Autrices : Marie-Aude Murail et Constance Robert-Murail
Editions : L'Ecole des Loisirs
Nombre de pages : 405
ISBN : 978-2-211-33993-3
Quatrième de couverture
"Est-ce que le vent de l'inspiration ne dérange pas ma coiffure ? me demandez-vous." Une jeune lectrice à la curiosité débordante interroge le célèbre écrivain Francoeur (née Anna Dupin en 1823) sur les recettes et les rançons du succès. Poussée à la confidence, Francoeur va livrer, lettre après lettre, l'histoire de sa vie et d'une des plus exceptionnelles fratries du XIXè siècle.
Ils sont quatre, les Dupin : Anna, Isidore, Marceau, Olympia. Une romancière, un peintre, un poète, une actrice. Nés dans un coin reculé du Berry, puis jetés sur le pavé parisien, comment ont-ils échappé à la misère, à la maladie et aux balles des fusils ? Pour arracher une seule réussite, combien d'amitiés trahies, de manuscrits refusés, de tableaux vendus pour une bouchée de pain, de poèmes cent fois raturés ? Combien d'hommes puissants sur leur chemin, prêts à séduire ou détruire ?
"A nous la vie d'artiste !" est le cri du coeur des jeunes Dupin, et c'est aussi le cri de ralliement de toute la génération romantique, celle qui connut la bohème et les barricades, qui voulut la gloire et la liberté, et que vous allez aimer à travers les lettres de Francoeur.
Mes impressions
Tout commence par une jolie trouvaille dans le grenier d'un château longtemps abandonné. Des lettres dans une valise. Ce château était la demeure de l'écrivain Francoeur née Anna Dupin. Et les lettres sont le fruit d'une correspondance qu'elle a entretenue avec une jeune fille curieuse d'en apprendre plus sur le métier d'artiste.
Mais quelle idée de génie ! Et quel bonheur pour le lecteur de se retrouver plongé au coeur du 19ème siècle, dans une histoire digne des romans de Dickens, avec pour protagonistes une fratrie d'artistes inspirés de George Sand, Rosa Bonheur et Sarah Bernhard. Cela n'est pas sans rappeler une certaine fratrie d'artistes du 21ème siècle eux, dont le papa Gérard, poète, a inspiré le personnage de Marceau.
Je me répète, mais quelle idée de génie ! On se plonge avec délice dans cette histoire d'orphelins, artistes en devenir, côtoyant l'imparfait du subjonctif et ce vocabulaire un tantinet vieillot, désuet (mais d'époque !) qui lui donnent plus de saveur encore.
Les autrices ont savamment accommodé les ingrédients et ont distillé des éléments biographiques par ci, des références à des oeuvres par là, pour notre plus grand bonheur. Par exemple le roman La Mare au diable de George Sand et le tableau La mare aux fées à Fontainebleau de Rosa Bonheur se retrouvent dans Francoeur sous la forme de son roman La mare aux fées dont l'héroïne se prénomme Rosa.
On se régale à jouer les détectives à la recherche des indices cachés de ci de là, comme les jumeaux et un autre personnage prénommé Landry, qui rappellent forcément La Petite Fadette de George Sand. On y croise même les marionnettes de Maurice Sand, le fils de la romancière.
Au-delà des riches et nombreuses références historiques et artistiques, on se laisse totalement emporter par l'histoire de cette fratrie romanesque et de son temps, traversant l'époque sur les barricades aux côtés des "bohèmes". Ce roman épistolaire est un concentré d'humour, de suspense et de rebondissements. Un véritable bonheur de lecture. Chapeau bas et merci bien ! Vivement la suite !